Pierre Jadin

Demokratie in Deutschland: Anmerkungen zur politischen Kultur der Bundesrepublik

L'auteur examine le développement de la conscience démocratique et de la constitution d’une identité nationale en Allemagne. Si on comparait ces phénomènes à ceux des autres pays, il faudrait plutôt partir d’un manque d’identification affective avec le système politique. La méfiance qu'entretient l’Allemagne vis à vis d'elle-même, mais aussi la peur qu’on éprouve à l'étranger quant à une « voie séparée » de l’Allemagne après la réunification auraient ralenti le développement jusqu ’à aujourd'hui. L'auteur attire l’attention sur les phases problématiques de la constitution d’une conscience nationale allemande: militarisme et autoritarisme jusqu’à la fin de l’empire, instabilité de la politique intérieure pendant la république de Weimar, discrédit total de l’Allemagne en raison du national-socialisme. Après 1945 s’est développée une culture politique constitutionaliste qui a fourni les bases de la liberté économique (depuis les années cinquante) et de la participation politique des citoyens (dans les années soixante). Le danger, pour la démocratie, viendrait surtout du radicalisme politique, dans lequel l’état a aussi sa responsabilité (interdictions d’exercer touchant les communistes). A cela se sont ajoutés un passé nazi mal géré ainsi que le problème du contact avec les étrangers et avec l’immigration. De même, le développement des structures de l’est et de l’ouest après la chute du mur s’est révélé difficile. Des évolutions plus récentes comme les difficultés des partis en politique intérieure et la globalisation dans le domaine international ne seraient certes pas très profitables à la constitution d’une identité nationale; néanmoins l’Allemagne participe aujourd'hui plus que jamais à la communauté des valeurs démocratiques occidentales.