Cette autonomie doit bien entendu toujours rester en phase avec les règles en vigueur et les valeurs auxquelles nous adhérons. Dans le même temps, en tant qu'institution de recherche et d'enseignement supérieur prônant une culture académique ouverte au débat, l'Université de la Sarre s'engage à faciliter et à promouvoir toute discussion menée sur une base objective.
Organisé par divers groupements étudiants en vertu des règles relatives au système d'autogestion étudiante, l'événement du 9 juillet a eu lieu au sein du Campus Center, au Foyer de la Commission générale des étudiants (AStA). La direction de l'Université n'a donc joué aucun rôle dans la planification de cet événement. Elle n'en a d'ailleurs été informée que quelques jours au préalable.
La présidence de l'Université tient à souligner qu'elle désapprouve formellement l'intitulé choisi pour la communication en amont de l'événement. Une fois informée, elle a en outre émis de sérieux doutes quant au cadre dans lequel un débat sur un sujet aussi sensible devait avoir lieu. La direction de l'Université a dès lors contacté le groupement étudiant SDS pour lui faire part de ses réserves. Dans un courriel détaillé envoyé dans l'après-midi du lundi 7 juillet 2025, Ludger Santen, président de l'Université, a informé les représentants du SDS que l'événement ne pourrait avoir lieu que sous certaines conditions. Il s'agissait avant tout de garantir l'objectivité du débat et d'éviter tout incident à caractère antisémite ou discriminatoire.
L'une des conditions à remplir pour que l'événement puisse avoir lieu consistait à faire appel à un expert ou une experte pour encadrer le débat. Roland Rixecker, professeur honoraire de droit public et privé à la Faculté de droit, a accepté d'animer la discussion à la demande du président de l'Université. Il a tenu à préciser qu'il interviendrait en sa qualité d'expert juridique dans le cadre de ses fonctions au sein de la Faculté de droit et de son mandat de président de la Cour constitutionnelle de la Sarre.
Au terme d'un long entretien téléphonique avec les représentants du SDS le mardi 8 juillet 2025, le groupement a accepté les conditions et confirmé que Roland Rixecker se chargerait d'encadrer la discussion.
Ludger Santen a rappelé que la présidence de l'Université se montre favorable aux débats sur le conflit au Proche-Orient menés sur une base éclairée et nuancée. Elle a d'ailleurs promu ce dialogue sous diverses formes, telles que la série de conférences et de débats intitulée "Der Nahost-Konflikt – Projektionen, Reflexionen, Transformationen" (Conflit au Proche-Orient – projections, réflexions, transformations). Le président a également fait part de la profonde sympathie de l'Université de la Sarre à l'égard de toutes les victimes du conflit en cours, déplorant la souffrance des peuples israéliens et palestiniens à la suite des attaques du Hamas: "Bon nombre de nos étudiants et collaborateurs juifs et palestiniens sont en deuil ou en proie à l'inquiétude à l'égard des membres de leur famille dans la région. Nous sommes de tout cœur avec les personnes concernées." Il a également souligné le rôle de l'Université en tant qu'institution où se côtoient des individus d'origines ethniques, culturelles et sociales diverses, unis dans leur objectif d'éducation, de recherche et de coopération. Qu'ils ou elles soient présents à l'Université pour leurs études, leur travail, leurs activités d'enseignement ou de recherche, ou dans le cadre d'une visite, tous les membres de la communauté universitaire sont tenus d'adhérer à nos valeurs de respect mutuel.
En guise d'introduction, professeur Rixecker a tenu à souligner qu'il désapprouvait les termes utilisés dans l'invitation publiée en amont de l'événement. Il a en outre précisé que son rôle consisterait à encadrer la discussion et non à présenter son point de vue personnel.
Roland Rixecker a également veillé à ce que le débat laisse suffisamment de place à la critique envers les rapports d'Amnesty International et les accusations portées contre Israël. L'événement a ainsi donné lieu à un échange de vues pacifique, ouvert et respectueux, voire constructif, et ce dans la lignée de la résolution adoptée par la 39e assemblée générale de la Conférence des recteurs d’universités d’Allemagne.